Une définition de l'école du dehors


En Belgique, l'école du dehors est en grand développement depuis le début des années 2010. Les pratiques qui se réclament de ce courant sont très variables, et il nous semblait nécessaire d'en proposer une définition. L'objectif est de garantir la qualité des pratiques d'école du dehors, à la fois en termes d'ambitions pédagogiques, de posture de l'enseignant, de contexte d'apprentissages et de découverte du monde par les enfants. Nous avons toutefois été vigilants à ce que cette définition reste suffisamment large pour accueillir une diversité de pratiques qui respectent les critères évoqués ci-dessus.

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La spirale de l'Ecole du Dehors
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Pour le Collectif Tous Dehors, l’Ecole du dehors est un ensemble diversifié de pratiques éducatives et pédagogiques, c’est une immersion et des rencontres dans l’environnement naturel, social et vivant. L’Ecole du dehors s’articule avec les missions de l’école et les activités intra-muros.

Le porteur du projet est généralement un.e enseignant·e. Avec son groupe classe, il.elle est soutenu.e et/ou accompagné.e par la direction de l’établissement, des parents et d’autres acteur·rices : animateur·rice, voisins, bénévoles.

Ils se rendent à l’extérieur des murs de la classe, en plein air. Dans la mesure du possible dans l’environnement proche tout en gardant une place pour d’autres environnements diversifiés/différents.

C’est un projet à mener à long terme (au moins une année scolaire) et avec régularité (minimum une fois par mois).

Il implique une posture faite d’ouverture, de lâcher-prise, d’essais et erreurs (remise en question permanente) et d’observations permettant d’articuler apprentissages spontanés et apprentissages suscités dans toutes les disciplines et, éventuellement, en complémentarité avec des partenaires.

Cette posture se traduit par des pratiques qui font place à / se basent sur : les émotions et le ressenti corporel (par tous les sens) ; la découverte, l’accueil de l’inattendu, la curiosité des enfants ; l’exploration du milieu ; la complexité ; l’écoute, le questionnement et les hypothèses ; l’émerveillement, le plaisir ; la diversification du traitement des informations, le décloisonnement des matières scolaires (interdisciplinarité liée au vécu…) ; la créativité et l’imaginaire ; le jeu libre.

L’Ecole du dehors poursuit plusieurs buts qui s’alimentent dans une dynamique spiralaire.

Elle vise à favoriser le développement global (psychologique / cognitif / moteur) harmonieux de l’enfant.

Elle vise aussi à soutenir la pleine réalisation des missions d’enseignement de l’école : apprendre et établir des liens sociaux avec des partenaires, parents, voisin·es… porteurs et vecteurs d’apprentissages (dont le vivre-ensemble).

Elle vise enfin à s’ancrer dans son milieu, développer un ancrage affectif dans un lieu :
  • qui motivera et ancrera les apprentissages,
  • qui développera un sentiment d’appartenance/ interdépendance,
  • qui participera à construire un sentiment d’identité et de responsabilité vis-à-vis du vivant et de l’environnement (culturel, social et naturel).

Le résultat observé, qu’il soit initialement visé ou non, est un développement de l’éco-citoyenneté : les enfants sont amenés à agir, à prendre soin et à comprendre le milieu naturel et social. Ainsi, l’Ecole du dehors est une réponse aux questions d’éducation que posent les grands enjeux planétaires et qui ont été traduites dans les textes des institutions mondiales, européennes et nationales.