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Mises en situation



Dans cette étape, les enseignants se confrontaient en petits groupes à des situations problématiques qui peuvent advenir lors d’une sortie dans la nature avec une classe.

L’idée était alors d’analyser ces situations pour prendre du recul et mieux comprendre son propre fonctionnement. Ci-dessous, les situations avec les productions correspondantes des enseignants.










Phase 1 / Lister les questions que nous nous posons dans une situation donnée



Situation / Tout à coup Timéo se met à hurler. Un bousier est posé sur le col de sa veste.
Questions que nous nous posons
Y a-t-il un danger ?
Où sommes-nous ? Où se pose cette situation ?
Qu’est-ce qu’un bousier ?
Comment s’émerveiller de la diversité naturelle ?
Comment ce bousier a-t-il atterri sur le col ?
Comment l’apprivoiser ?
Qui est timéo ? Quel type d’enfant est-ce ? Qu’est ce que cette situation m’apprend de Timéo ?
Pourquoi hurler ?
Comment réagir pour apprivoiser nos peurs ? Au retour…


Situation / Aujourd’hui, pour apprendre à mesurer, vous constituez des équipes qui doivent trouver l’arbre le plus gros en utilisant divers instruments de mesure. Après quelques minutes, vous constatez que certains groupes restent près de leur arbre préféré, d’autres pensent avoir trouvé après leur première mesure, un groupe a « disparu » de votre regard dans sa recherche et le dernier observe les bébêtes sur l’écorce d’un chêne….

Questions que nous nous posons

Que faire pour que tous les groupes respectent les consignes ?
Comment retrouver le groupe disparu ?
Que faire pour rassembler les élèves ?
Comment gérer toutes les équipes en même temps ?
Jusqu’où laisser dévier ?
Doit-on délimiter le terrain sur lequel se déroule l’activité ? Est-ce que l’enseignant a délimité le terrain ?
Comment l’équipe a-t-elle trouvé sa 1ere mesure ?
Quels instruments ont-ils utilisé pour mesurer ?
Pourquoi ne font–ils pas ce que j’ai demandé ?
Quel matériel emporter ?
Comment planifier l’activité (repérage des arbres, du lieu…) ?
Doit–on se focaliser sur la consigne de départ ?

Situation / Sur le chemin forestier, Mathias et Théo ramassent des bâtons et commencent à jouer aux chevaliers.

Questions que nous nous posons

Comment rejoindre leur spontanéité ?
Quel(s) autre(s) jeu(x) proposer ?
Est-ce que ça va mal tourner ?
Jusqu’où les laisser ?
Comment réagir si la bataille dégénère ?
Comment établir des consignes de sécurité ?
Y a-t-il une taille de bâtons à respecter ?
Comment les ramener dans le groupe ou dans l’animation ?
Est-ce bien le moment ?
Est-ce bien le meilleur point de départ pour introduire le thème « monde médiéval » ?
Mais quel était l’objectif initial ?



Situation / Arrivés dans la forêt, Hélène doit faire caca. Elle me dit que c’est urgent.

Questions que nous nous posons

Ai–je du papier ?
Que faire du papier ?
Ont-ils été aux toilettes avant ?
Heureusement qu’on était 2 pour l’activité.
Est-elle malade avant ? Suis-je au courant d’une difficulté ?
Est-ce une première pour Hélène ? Comment l’a-t-elle vécu ?
C’est la fille de qui ?
Vais–je avoir les parents « à dos » ?
Dans quel cadre s’intégre cette situation avant ? Après ?
Avais-je prévu cette situation ? (préparation de l’activité)
Je laisse les enfants seuls ?
Pistes d’actions
Tout d’abord : veiller au respect de la personne et de son intimité.
Faire diversion.
Plein de réponses en fonction du contexte.
Plusieurs ou seul avec le groupe ?
Elèves autonome ou pas ?
Moment où ça se passe (début, fin d’activité) ?
Conditions pratiques
- Ai-je prévu du papier ?
- L’école est loin ?
- J’ai fait une toilette sèche ?


Situation / Quelques élèves proposent une partie de cache-cache.

Questions que nous nous posons

Combien de temps va durer le jeu ?
Le terrain ?
Est-ce possible dans la programmation de la journée ? Avons-nous le temps ?
Est-ce le moment opportun ?
Où ?
Comment annoncer la fin ?
Faut-il délimiter une Zone ?
Vont-ils se perdre ?
Quels sont les dangers ?
Pourquoi pas ?
Quel est le but, la finalité du jeu ?
Est-ce qu’il convient d’imposer cette demande de quelques élèves à tout le groupe ?
Jouer avec eux ou pas ?
Pistes d’actions
· Prendre du temps de découverte, de jeu avant de commencer des activités
· Instaurer un autre jeu de cache-cache « Qu’est-ce qui est caché ici ?”

Essayer de toujours trouver une solution (banque vestimentaire).
Instaurer des règles – les établir avec les enfants.
Rassurer d’abord.
Dédramatiser la situation en parlant à la « Bête », « l’araignée ».




Phase 2 / Grand test de la personnalité : quel enseignant au dehors êtes-vous ?


Pour poursuivre l'analyse du comportement dans la nature avec une classe, les enseignants passaient un "test de personnalité"...


Aujourd’hui, c’est le jour de notre première sortie avec la classe. Pas de chance, il pleut et il fait froid. Maïté a oublié son manteau, et on voit le gros orteil droit qui dépasse de la botte de Yohan.

a) Impossible d’aller dehors dans ces conditions. D’ailleurs ça tombe bien, je n’avais pas trop envie non plus. La sortie est annulée.
b) Ce n’est pas grave, il y a toujours des vêtements oubliés qui traînent au réfectoire. J’équipe les va-nu-pieds en sollicitant la solidarité des uns et des autres, et hop, tous dehors !
c) Voilà une occasion rêvée de se questionner sur les changements météorologiques liés à la configuration de l’univers... Une leçon de géographie s’impose !
d) Tant pis pour ces 2 élèves mal équipés, je les avais prévenus. Ce sera pour eux l’occasion d’expérimenter le froid et de renforcer leurs défenses immunitaires. Tous dehors, quoi qu’il arrive !

Sur le chemin forestier, Mathias et Théo ramassent des bâtons et commencent à jouer aux chevaliers.

a) J’estime que c’est trop dangereux pour eux et pour le reste du groupe. Hors de question de jouer avec des bâtons.
b) Je les encourage en leur expliquant certaines règles de sécurité pour jouer tout en limitant les risques. Il faut dire que je suis un grand amateur d’escrime et de jeux chevaleresques. Les joutes, ça me connaît !
c) Ces branches mortes sont l’habitat potentiel d’un grand nombre d’insectes xylophages. Je propose d’en faire un tas dans un endroit choisi par les enfants afin d’accueillir cette faune caractéristique.
d) Je leur propose une autre activité avec les bâtons : chaque élève reçoit le dessin d’un animal et doit écrire son nom sur le sol avec des branches.

Tout d’un coup, Timéo se met à hurler. Un bousier est posé sur le col de sa veste.
a) Je sors ma boite-loupe et fais entrer le bousier dedans. J’appelle le reste du groupe pour venir observer cet insecte coprophage. A votre avis, qu’est-ce que ça mange, un bousier ?
b) Moi qui déteste les bestioles, je compatis ! Qui veut bien nous débarrasser de cette chose, pendant que je rassure et calme Timéo ??!!
c) Après avoir rassuré Timéo en expliquant que cet animal est complètement inoffensif, je propose de le déposer sur le bord du chemin pour que personne ne marche dessus. Le vivant, c’est sacré… Et interdiction d’aller le rechercher !
d) Tiens, bonjour petit bousier ! Qui oserait le prendre sur sa main ? Je mets le groupe en cercle, et on joue à se passer le bousier de main en main, sans le faire tomber.

Arrivés dans la forêt, Hélène doit faire caca. Elle me dit que c’est urgent.
a) Je mets les élèves en activité, puis je l’accompagne dans un petit coin discret pour faire un besoin nature.
b) Super, je vais pouvoir sortir mon kit « caca dans les bois ». Quand elle sera revenue, je vais en profiter pour expliquer le cycle de la matière et vanter les mérites des toilettes sèches.
c) Je rassemble tout le monde et j’en profite pour discuter des différentes stratégies pour faire caca dans les bois. Après quoi, Hélène s’éloigne du groupe pour faire sa petite affaire en solitaire.
d) Je suis un peu agacé, car nous avons fait un arrêt aux toilettes avant de partir… Je n’ai aucune envie de pénaliser le groupe en rebroussant chemin. Je lui demande si elle peut attendre notre retour à l’école.

Quelques élèves proposent une partie de cache-cache.

a) Houlala, je ne suis pas du tout à l’aise avec l’idée que mes élèves se cachent dans cette énorme forêt. Je leur propose de faire une partie dans le parc de l’école à notre retour. Au moins, l’espace est clairement délimité.
b) Hors de question de jouer à cache-cache, ni à quoi que ce soit d’autre. Aujourd’hui, on apprend le vocabulaire sur les champignons.
c) Voilà une bonne occasion de s’amuser. OK, mais c’est moi qui compte !
d) Un cache-cache dans cette magnifique hêtraie à luzules blanches ? Vous n’y pensez pas, vous voulez saccager ce milieu exceptionnel ??!! Inventons un autre jeu qui permettrait de respecter cet écosystème…

Aujourd’hui, pour apprendre à mesurer, vous constituez des équipes qui doivent trouver l’arbre le plus gros en utilisant divers instruments de mesure. Après quelques minutes, vous constatez que certains groupes restent près de leur arbre préféré, d’autres pensent avoir trouvé après leur première mesure, un groupe a « disparu » de votre regard dans sa recherche et le dernier observe les bébêtes sur l’écorce d’un chêne…

a) Je décide de couper court à l’activité, et j’emmène le groupe près de l’arbre le plus gros : un chêne vieux de 2 siècles. Nous le mesurons tous ensemble, estimons son âge, passons du temps à le contempler. Chaque élève ramasse un gland, pour planter dans le terrain vague qui jouxte l’école. Je me sens comme « le vieil homme qui plantait des arbres », de J. Giono. Quel merveilleux métier !
b) Je rassemble tous les groupes pour les recentrer sur les consignes de l’activité. Je suscite leur intérêt en leur proposant de réaliser les mesures dans 2 coins différents de la forêt : une avec des arbres du même âge, l’autre avec des arbres d’âges différents. Maths et éveil scientifique dans la même leçon !
c) Je fais le tour de chaque groupe et je précise les rôles de chacun : un élève qui note les mesures, un autre qui manipule les instruments, un troisième qui choisit l’arbre, et on change à chaque fois.
d) Vous décidez de prendre d’abord un temps pour explorer le milieu et exploiter la curiosité des enfants. On fera des mesures quand les élèves seront prêts.

Résultats

Une fois le test réalisé, un tableau était distribué pour reporter ses réponses et collecter les symboles associés (rond, carré, triangle, étoile).
Vous avez un maximum de ronds
Pour vous, emmener votre classe dehors, c’est d’abord… permettre le développement de chaque élève dans sa globalité. Vous mettez tout en ½uvre pour favoriser le bien être de chacun, le plaisir, le jeu, la découverte, l’autonomie, la créativité. Vous respectez au maximum les besoins organiques des enfants, en étant attentif à tous et à chacun.

Vous avez un maximum de carrés
Pour vous, emmener votre classe dehors, c’est d’abord… permettre l’émancipation du groupe. Vous êtes convaincu des bienfaits de la vie collective. En favorisant la coopération, l’entraide, la solidarité entre les élèves, vous ½uvrez pour le développement de démarches citoyennes, en rêvant même à un peu de changement sociétal.

Vous avez un maximum de triangles
Pour vous, emmener votre classe dehors, c’est d’abord… permettre la connaissance de l’environnement en tant que milieu de vie. En exploitant toutes les dimensions du réel, vous amenez les élèves à développer une compréhension du grand réseau des êtres vivants dont ils font partie. Par une approche scientifique, vous insistez particulièrement sur la compréhension des liens entre les systèmes écologiques, économiques, culturels et sociaux.

Vous avez un maximum d'étoiles
Pour vous, emmener votre classe dehors, c’est d’abord… permettre aux élèves d’agir pour le respect de leur environnement. Vous êtes très sensible aux questions d’empreinte écologique, de respect de la nature, de développement durable. Toute occasion est bonne pour inviter les élèves à mener des actions pour conserver et protéger la nature proche de l’école.


Après le psycho-test, on demande à tous les ronds, carrés, triangles et étoiles de lever la main.
Constat : la plupart des enseignants sont ronds (centrés sur l’élève) ou carrés (centrés sur le groupe), mais un test en 6 questions n'est bien sûr qu'une indication !




Phase 3 / Les enseignants se regroupent par profils.

Ils choisissent une des questions du test de personnalité, et discutent afin de construire des réponses plus nuancées. Puis chaque groupe partage le fruit de sa réflexion avec les autres groupes.